Les troubles alimentaires sont des maladies dont on entend de plus en plus souvent parlé.
J’ai un peu l’impression que malheureusement, ce sont des maladies où les cas sont de plus en plus nombreux, notamment depuis la période du Covid.
Sauf que, de nombreux mythes subsistent autour de ces maladies. Et peut-être que vous-mêmes, si vous n’êtes pas malades, vous avez intégré.
Dans tous les cas, c’est des maladies qu’il faut vraiment vivre pour comprendre. On peut tenter de se documenter le maximum, mais sincèrement comprendre ce que la personne malade ressent et vie au quotidien, c’est impossible.
Un jour, je suis tombée un peu par hasard sur le compte Instagram de Mathilde (@norain.noflower) : une fille qui a vaincu 3 ans d’anorexie, et plus globalement, 6 ans dans les troubles du comportement alimentaire (TCA).
Aujourd’hui, elle a fait de ces années de combat contre la maladie une force : elle a décidé d’aider ceux qui en souffrent encore. Son but est aussi d’apporter de l’aide aux proches des malades et plus globalement d’éduquer la « société » sur ces maladies mentales encore trop peu connues.
Pour atteindre ces objectifs, elle a lancé un blog sur l’anorexie donnant plein de conseils basés sur son expérience pour guérir de son trouble alimentaire. Elle a aussi un podcast et compte Instagram où elle partage plein de conseils presque quotidiennement !
Cet article, je l’écris pour rejoindre son troisième objectif : celui d’éduquer la société pour déconstruire les idées reçues sur les troubles alimentaires.
Donc voici 9 mythes sur les TCA, avec la vérité expliquée :
Table des matières
Tu dois être en insuffisance maigre pour avoir un trouble alimentaire
Un trouble alimentaire n’est pas valide à partir d’un certain poids. Il s’agit d’une maladie mentale, pas physique. Les TCA touchent tous les corps. On ne peut pas savoir si quelqu’un souffre d’un trouble alimentaire juste en regardant son apparence. Donc oui, on peut souffrir d’anorexie mais avoir un corps d’apparence « normal ».
Les troubles alimentaires touchent seulement les femmes, durant l’adolescence.
Les troubles alimentaires ne font pas de discriminations. On en parle beaucoup moins (ce qui rend d’ailleurs l’acceptation et la prise en charge plus compliquée pour eux) mais les hommes sont aussi touchés par les TCA. Et les adultes aussi ! Je veux dire que les TCA peuvent arriver à n’importe quel âge, même à 30, 40 voire 50 ans ou plus ! Les TCA touchent tous les genres, tous les âges, toutes les nationalités… et ce dans le monde entier !
Avoir un TCA veut dire qu’on n’aime pas la nourriture, qu’on a jamais faim
On s’imagine souvent que les personnes qui souffrent d’anorexie ne mangent pas. Mais c’est impossible de ne pas manger. Et oui, leurs sensations de faim sont réduites mais elles ressentent encore des signaux de faim. Et ces personnes auraient envie de manger, de se faire plaisir comme les autres. Mais elles ont une petite voix qui les culpabilise dans leur tête, qui rend les repas anxiogènes. Et de ce fait, elles ignorent leur faim, leur plaisir mais ça ne veut pas dire qu’elles n’aiment pas manger.
Les personnes qui ont un trouble alimentaire cherchent à attirer l’attention
Encore une fois, ce sont des maladies. Ce n’est pas quelque chose que les patients ont décidé de commencer un matin en se réveillant. Ces personnes ne l’ont pas choisi de tomber malade. Et d’ailleurs, beaucoup d’entre-elles n’en parlent pas, elles gardent leur TCA comme secret. Donc elles sont plus honteuses qu’à chercher l’attention. Ce sont surtout des personnes en souffrance, qui ont besoin d’aide.
Les troubles alimentaires sont un choix
Ce n’est ni un choix, ni un style de vie ! Ce n’est pas comme un régime où l’on arrête de manger du jour au lendemain et qu’on peut choisir d’arrêter à tout moment. Encore une fois, c’est une maladie où il n’est pas question de volonté, de contrôler sa maladie et d’en choisir son intensité et le jour de sa guérison.
Les troubles alimentaires ne sont pas vraiment graves
Malheureusement, les troubles alimentaires sont des termes utilisés à tort et à travers. Et la culture du régime banalise tellement certains comportements de restriction et de compensation, que la gravité de ces maladies est minimisée. Mais ce sont des maladies graves qui peuvent être mortelle ! L’anorexie est la maladie mentale ayant le plus fort taux de mortalité… Donc ce sont des maladies à prendre très au sérieux et qui nécessitent une prise en charge.
Il suffit de se nourrir pour guérir d’un trouble alimentaire
Non il ne faut pas « juste manger » pour sortir de l’anorexie. Ce n’est pas une question d’alimentation à vrai dire. L’alimentation est une conséquence. Les causes sont beaucoup plus complexes et profondes et nécessitent un travail psychologique.
Les troubles alimentaires se développent à cause des parents.
Il y a en effet parfois une part de génétique dans les maladies mentales. Cependant, ce ne sont pas les parents qui sont fautifs. Historiquement, la mère a toujours été lié à l’alimentation de son enfant (puisque c’est elle qui allaite). Donc malheureusement, c’est très souvent qu’on culpabilise la mère, qu’on la rend fautive. Mais les causes sont diverses (et d’ailleurs il n’y en a pas qu’une de cause, c’est souvent multiple) : biologique, psychologique, traumatisme…
Guérir totalement d’un trouble alimentaire est rare
Combien de personne disent « Il faut l’accepter, vivre avec, tu ne peux jamais vraiment guérir ». C’est faux ! Et Mathilde en est la preuve. Cela lui a pris du temps à s’en sortir totalement, mais aujourd’hui elle vit une vie sans restriction ni compulsion. La guérison totale est possible ! Mais cela nécessite un accompagnement sur la durée et pluridisciplinaire.
J’espère que cet article vous aura aidé à mieux comprendre les troubles alimentaires. Une fois de plus, je vous recommande le blog sur les troubles alimentaires No rain no flower de Mathilde, que vous soyez vous-même malade ou un proche !
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